Quand il fait froid je ne peux m’empêcher de penser que certains d’entre nous vont mourir. Tourne et retourne les pensées dans la tête dans le lit de carton où se tourne et se retourne encore. Ça doit être long très long toute une nuit dehors à attendre qu’elle passe- inclus- exclus- dans la mesure de ce qui n ‘a pas de mesure- et la ville passe dessus à grandes enjambées – soleils noirs dans la nuit blanche- et au petit matin recommencer le sans avenir de sans de quoi s’abriter. juste un petit refuge- oh oh oh pas possible impossible- pas dedans- n’être pas dedans- dans de petites tentes- un dedans dehors- avec le bruit du tram- du métal froid dans les dents- le goût du métal froid-plus de soins plus de dents- sourire qui s’ouvre sur le noir à l’intérieur- c’est le trop plein de vide et du moins que rien- L’intérieur- pas de chance non pas de chance- la honte cachée derrière le journal- bien à l’abris derrière le journal grand ouvert pour ne pas voir encore l’autre à votre bon cœur- oublier- détourner le regard pour ne pas voir ne pas voir encore- et même de plus en plus- de plus en plus souvent- de plus en plus nombreux- la vielle dame avec son gobelet de plastique- s’excuser d’exister- il n’y a pas d’excuse- les soleils noirs sont de retour-

paris 2 février 2006

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